[http://balkans.courriers.info/article7233.html]
Published: 2006-11-28
Le Parlement européen s’est penché sur le sort des Tchams, les Albanais expulsés du nord de la Grèce à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale. Les Tchames qui vivent en Albanie pourrait retrouver la nationalité grecque dont ils ont été privés, il y a 62 ans. La mobilisation sur la question des Tchams doit aussi être reliée au règlement du statut du Kosovo.Koha Jone Un espoir pour les Tchams, les Albanais expulsés de Grèce Traduit par Mandi Gueguen Publié dans la presse : 28 octobre 2006 Mise en ligne : vendredi 3 novembre 2006 Sur la Toile Le Parlement européen s’est penché sur le sort des Tchams, les Albanais expulsés du nord de la Grèce à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale. Les Tchames qui vivent en Albanie pourrait retrouver la nationalité grecque dont ils ont été privés, il y a 62 ans. La mobilisation sur la question des Tchams doit aussi être reliée au règlement du statut du Kosovo. Par Fatis Çoçoli Le Parlement européen a récemment consacré une session spéciale à la question tchame. La délégation albanaise était composée d’Ilir Meta, ancien Premier ministre et leader de la Ligue socialiste pour l’intégration, et de deux anciens vices-ministres, Aleksander Meksi et Skender Gjinushi. Pour la première fois, l’épopée et la tragédie de cette communauté albanaise martyrisée a ainsi été portée à l’attention des décideurs de l’Union Européenne. Les Albanais doivent cela à l’insistance de la députée européenne Doris Pack, très sensible au sort de notre petit pays. Elle a demandé aux autorités grecques de reconnaître la nationalité grecque de la population tchame et de la traiter avec considération. Cela constitue sans doute une exigence forte pour cet État qui fait la sourde oreille quant aux droits économiques et civils des Tchames. La reconnaissance de ces droits, qui ont été niés aux Tchames depuis des siècles, renforcerait aussi le statut des émigrants albanais en Grèce. Par extrapolation, elle donnerait également de l’optimisme et de l’espoir pour la question de l’indépendance du Kosovo. Après cette séance au Parlement Européen, la question est plus que jamais d’actualité. Que faut-il faire ? Une autre résolution du Parlement albanais (plus exigeante dans les détails) serait un argument pour pousser la question tchame plus loin dans les bureaux de Bruxelles. L’Union européenne a toujours été sensible aux droits de la personne et encore plus aux violations des droits de propriété privée. La population tchame a énormément souffert de ce type d’infractions et l’action du parlement albanais serait un pas important pour aider leur cause. Un jour peut-être, espérons-le très prochainement, nos députés se dépouilleront de leur frilosité pour aborder ouvertement la question. Jusque là, les autorités grecques ont pu cacher avec subtilité la réalité de l’histoire du peuple tchame aux commissaires européens de Bruxelles. La résolution du Parlement albanais pourrait être le porte-voix de la question tchame, mais elle n’est pas le seul moyen de faire entendre leur voix. Les Tchames eux-mêmes pourraient se mobiliser et protester tant qu’il le faudra devant les institutions bruxelloises, strasbourgeoises, ou autres. La question tchame doit rester à l’ordre du jour dans les médias albanais et même les médias de la diaspora, en attirant aussi les intellectuels. L’association « Cameria » doit renforcer son action et doit être aidée tant du point de vue des moyens financier que des ressources humaines. Il faut battre le fer tant qu’il est chaud et sensibiliser toute l’opinion publique. La séance européenne sur la question tchame peut servir de catalyseur à cette mobilisation. Plus la voix des Tchames s’élévera et plus se renforceront leurs revendications pour leurs droits, plus la solution du statut du Kosovo attirera l’attention et la responsabilité de la communauté internationale, surtout dans l’Union européenne et aux Etats-Unis. La séance consacrée à la question tchame doit être vue comme une main tendue au processus de solution du statut du Kosovo. Car les deux peuples ont des revendications semblables. Ces deux peuples font partie de la nation albanaise. La politique et les décideurs albanais doivent se montrer à la hauteur dans ce moment difficile, délicat et important où se décide le sort du Kosovo et la question des Tchames martyrisés depuis si longtemps. Leur comportement insistant et cohérent voudra dire beaucoup. Souhaitons-leur une collaboration transparente et connivente dans l’intérêt de ces deux questions majeures.